La beauté ne s’analyse pas, ne s’explique pas, ne se démontre pas. Dans n’importe quel domaine, elle se sent, elle se devine, elle s’impose spontanément, naturellement, par intuition, de façon fulgurante, imprévisible et souveraine. On l’éprouve dans son corps, dans sa tête, dans son cœur, son ventre et ses nerfs. A travers le corps elle atteint l’âme, Et s’il est une beauté qui non seulement cadre avec cette définition, mais encore confine à l’absolu en tant qu’émanation de paroles inspirées par D.ieu, c’est bien celle des psaumes. Car cette beauté, à la fois paradigme et au-dessus de toutes les beautés artistiques, les englobant et leur donnant leur ra

ison d’être, se veut trait-d’union entre D.ieu et les hommes, entre D.ieu et sa création. Il n’est plus question de sagesse ou de philosophie, de justice ou de châtiment, de morale ou de piété. Le contact avec Dieu est établi instantanément, par qui comprend les textes, autant que par celui qui se contente de les psalmodier. On se sent alors revigoré, réconforté, apaisé, revivifié par une énergie venue d’en haut, en harmonie avec ses semblables et avec la nature, consolé de la disparition d’un être cher, convaincu d’une guérison, encouragé dans la joie d’un événement heureux. Un sentiment de générosité et de bonté nous envahit nous incitant à faire du bien autour de nous, à donner, à aimer, à pardonner, à tolérer. La lecture des psaumes rend l’homme heureux ; elle le plonge dans un bonheur tranquille, une joie douce, propre à l’élévation spirituelle et au don de soi.
Rabbin Claude Brahami
(Ancien Aumônier Général et auteur de "Tehilim, les Psaumes" edition spéciale de l'Aumônerie Israélite des Armées, Paris 2010, d'où sont extraites ces lignes).