Il y a 100 ans, le Grand Rabbin Abraham Bloch, aumônier du 14eme Corps écrivait la lettre ci-dessous à sa famille. Le 29 août 1915 il est tué sur le front des Vosges à Taintrux :
Dimanche 16 avril 1914
Mes chères Berthe, Jeanne et Rachel
Je ne reçois toujours pas de nouvelles
de vous, en ai-je conclus que vous ne recevez rien de moi et il en sera ainsi
encore quelques temps. Je me représente aisément votre état, je ne vis pas
d’inquiétude, car il n’y a pas lieu de vous inquiéter à mon sujet, ma santé et
mes dispositions générales ne laissant rien à désirer, mais on s’angoisse ne [de] rien savoir l’un de l’autre. Pourvu que le service de poste, en ce qui nous
concerne reprenne un peu de régularité et que nous puissions de temps en temps
nous faire signe car nous serons séparés un bon bout de temps. J’ai passé le
sabbat chez des coreligionnaires, ce sont les premiers que je rencontre et avec
lesquels je peux rester.
Je
vous embrasse avec cœur. Votre mari, père et frère.
Compliments au président, aux amis et
connaissances.
Mon adresse ne change pas. Bloch Aumônier groupe des Brancardiers
de corps – 14° corps par Lyon