24 février 2011

L’affiche rouge

Lundi 21 février à 18h30, à l’occasion du souvenir de l’exécution du Groupe Manouchian, la synagogue des Forces armées Chasseloup - Laubat accueillait la première cérémonie conjointe entre Arméniens et Juifs de France.
Antoine Bagdikian, président des Anciens Combattants et Résistants Arméniens, Arsène Tchakarian, dernier survivant du groupe Manouchian, Monseigneur Norvan Zakarian, Primat du Diocèse arménien de France et Roger Fajnzylberg, directeur général de l’OSE ne faisaient qu’un autour du Grand rabbin Haïm Korsia, aumônier général israélite des armées. Le Souvenir Français, Charles Aznavour et divers élus avaient même délégué un représentant pour assurer les organisateurs de leur soutien.

« L’affiche rouge est le même symbole que l’étoile jaune, une mise à l’écart de la société. Mais quand je vois à Auschwitz les jeunes, drapés dans le drapeau israélien marqué de l’étoile de David, je pense à l’étoile jaune , signe de flétritude devenu signe de fierté ». Et de poursuivre : « […] La Résistance juive est l’emblème du peuple juif à la nuque raide, signifiant qu’il ne plie la nuque que devant son Créateur » dit le Grand rabbin Haïm Korsia en ouverture de la cérémonie.

Antoine Bagdikian rendit un hommage vibrant à Henri Morgenthau Senior, ambassadeur juif américain à Constantinople qui, lors du premier conflit mondial, alla jusqu’à racheter la vie des Arméniens menacés. « … Et si l’Affiche était rouge, c’était de nos sangs mêlés. Avant l’heure, elle a signifié l’Europe, celle de toutes les nationalités et de toutes les religions qui ont fait le sacrifice suprême pour la France », rappela-t-il devant un auditoire parfois debout face à l’affluence.

(Crédit Photo : Alain Azria)

21 février 2011

Le Rabbin Jules Ruff, aumônier en 1914

● Le Temps, n° 20.521, Mercredi 12 septembre 1917, p. 3, en rubrique « Nécrologie » :
« ― On nous annonce la mort glorieuse du rabbin de Verdun, M. Jules Ruff, tombé au champ d’honneur pendant le bombardement de Vadelaincourt. Atteint par un obus ennemi, il eut les deux jambes emportées et succomba bientôt à ses blessures. Homme des plus distingués, hautement estimé de tous ceux qui le connaissaient, il s’engagea comme aumônier dès le début des hostilités, en dépit de son âge : il avait en effet cinquante-cinq ans. M. Jules Ruff est le quatrième rabbin français tué à l’ennemi. »

● Résumé de la fiche établie au nom de cet aumônier militaire sur le site S.G.A. « Mémoire des hommes » :
― RUFF Jules, né le 30 octobre 1862 à Fegersheim (Haut-Rhin), « Aumônier militaire titulaire israélite de la Région fortifiée de Verdun, détaché [au] centre hospitalier de Vadelaincourt (Meuse) », mort le 5 septembre 1917 à l’Hôpital n° 12 de Vadelaincourt (Meuse) des suites de blessures de guerre (Acte transcrit à Paris, XIXe Arr., le 4 avr. 1918).
Extrait de : www. pages 14-18.net
photo : médecins et infirmiers en 14-18

17 février 2011

En souvenir du groupe Manouchian


Pour la première fois, à l'initiative
de l'association nationale des Anciens Combattants et Résistants Arméniens de France,
de l'Aumônerie Israélite des Armées
et de l'OSE
aura lieu une cérémonie entre Juifs et Arméniens pour commémorer l'exécution du groupe Manouchian.Cette cérémonie organisée autour du thème de la mémoire partagée, se tiendra
le 21 février 2011 à 18h30
en la synagogue des Forces Armées ( Rue Chasseloup-Laubat, 75015 Paris).
... Le 21 février 1944, la Gestapo fusillait au Mont-Valérien ce groupe de résistants étrangers, organisé autour de Missak Manouchian et Joseph Epstein.
Confirmation au : 01 41 93 39 08 ou aumonerie.israélite@wanadoo.fr

16 février 2011

Une étape géographique et symbolique

Dans le cadre des projets pédagogiques originaux initiés par L’Aumônerie israélite des Armées, une classe du Lycée Militaire d’Aix en Provence a passé la journée du 9 février 2011 au camp d’extermination d’Auschwitz. Cette étape géographique et symbolique ponctuait une année de réflexion construite autour de la Shoah.

L’année préparatoire au voyage fut ainsi ponctuée d’expériences marquantes et diverses : la visite du Mémorial de la Shoah à Paris, le recueil de témoignages des survivants, ou encore l’étude des textes de Primo Lévi et la vision de documentaires ont créé des conditions propices à une meilleure compréhension de cette tragédie.

Rappelons qu’annuellement, l’Aumônerie Israélite des Armées redouble d’efforts pour organiser des voyages du souvenir dans les camps d’exterminations afin d’y amener des cadres militaires ou des élèves des grandes écoles telles Polytechnique.

Aumônier Samuel Choucroun (RTSE)

Jacob ATLAN au 1er RI

Depuis le 1er janvier 2011, le 1er Régiment d’Infanterie de Sarrebourg compte dans ses rangs un nouvel aumônier militaire israélite, Jacob ATLAN.

Malgré l’activité intensive du régiment qui est le tout premier à recevoir le nouveau système d’arme FELIN (Fantassin à Equipement et Liaison INtégrés) son chef de Corps, le Colonel Eric BELLENGER, a pris de son temps pour rencontrer le nouvel aumônier accompagné de l’aumônier régional Gérald ROSENFELD.

Apres cette rencontre protocolaire emplie de convivialité avec le Colonel, les présidents des officiers, des sous-officiers et des EVAT, sont venus saluer les aumôniers et ont pu échanger sur les meilleurs moyens d’aider les soldats au quotidien.

Les aumôniers catholique et protestant étaient aussi présents, montrant un bel exemple de tolérance et de complémentarité.

Et comme l’a si bien dit l’aumônier régional « tant de choses en peu de temps est bien le signe que le départ est lancé »
Jacob Atlan

14 février 2011

Dans les coulisses de la "routine"

Lundi 7 février 11.
Dans le cadre de ses missions, l'Aumônier Arié Tolédano (RTSE) rencontre son aumônier régional, Yehouda Berdugo en déplacement à Grenoble.
Il ira ensuite dans un hôpital de la ville, rendre visite à un officier de sa garnison, hospitalisé.
Rien d'original mais toujours aussi important.
PYB
(crédit photo : PYB)

10 février 2011

L'aumônier Justin SCHUHL

Le rabbin Justin Schuhl est né en pleine guerre de 1870, à Westhouse, dans le Bas-Rhin. Il suivit la même vocation que son frère Moïse, grand rabbin d'Epinal. En sortant du séminaire, il fit son service dans les zouaves, en Algérie, et […] et fut nommé rabbin de Nîmes, puis aumônier militaire.
Pendant la guerre de 1914-1918, il se signala par son courage. Après 1918, il fut plusieurs années en résidence à Mayence, en Allemagne occupée, avant de regagner Strasbourg, au moment de l'évacuation de la Rhénanie.
En 1940, après avoir préparé le repli des objets du culte vers la Dordogne, il se réfugia dans la banlieue de Toulouse, puis revint à Strasbourg où il resta en fonctions jusqu'à un âge très avancé. Officier de la Légion d'honneur, il assista encore, au milieu de la vénération générale, à l'inauguration de la Synagogue de la Paix à Strasbourg.

Sa bibliothèque avait été prise par les Allemands, mais il obtint des services de la Récupération la restitution d'un certain nombre d'ouvrages fondamentaux : "Un rabbin qui n'étudie pas le Talmud n'est pas un rabbin", me disait-il. Il est décédé le 12 août 1965 à Strasbourg.


Pierre-Maxime Schuhl Professeur à la Sorbonne
Extrait de l'Almanach du KKL Strasbourg, 1967 (voir aussi http://www.aumonerie-israelite-des-armees.fr )

8 février 2011

Paroles d'Alliance

Haïm Korsia :
Bon, il faut être honnête : la prière pour la République, j’en suis très fier. C’est quelque chose d’assez émouvant d’entendre le samedi dans les synagogues, devant les rouleaux de la Torah ouverts, une prière pour la République, ...
Cette prière a deux vocations. La première est d’exprimer le bonheur à vivre dans un pays qui est le nôtre, qui le premier nous a reconnu des droits et qui nous considère pour ce que nous sommes, c’est-à-dire des citoyens égaux aux autres. La seconde a trait au sens de la prière, qui a valeur d’action pour un homme de piété, quelle que soit sa religion. On pourrait appeler cela « la fonction performative » de la prière, car prier, c’est agir. Prier pour la République, pour la France, cela signifie d’une certaine manière que l’on s’engage à construire la France. Et l’une des données fondamentales de la France, c’est la laïcité. […] La laïcité, c’est le respect des rites de chacun dans les lois de la République. Et c’est aussi le respect de quelque chose d’essentiel qui s’appelle le « vivre ensemble ».

Extrait de "Paroles d'Alliance :Dialogue entre un pasteur et un rabbin sur la société française" par le Pasteur François Clavairoly et le Grand Rabbin Haïm Korsia.
Collection religion, François Bourin éditeur – décembre 2010, 233 pages. Prix public : 20€.