A l’initiative du Comité du Souvenir et des Manifestations Nationales, la cérémonie annuelle à la mémoire des morts pour la France s’est tenue lundi 8 novembre à 18h30 en la synagogue Chasseloup-Laubat, synagogue aux Armées.
De hauts dignitaires militaires tels le Général Bruno Cuche, Gouverneur des Invalides, des anciens combattants porte-drapeaux, des représentants communautaires parmi lesquels Joël Mergui, président du Consistoire Central, personnalités civiles, diplomatiques, et un public nombreux étaient présents ce soir-là pour rendre hommage aux morts pour la France. Le Grand Rabbin Haïm Korsia, aumônier israélite des armées et de l’armée de l’air, marqua son attachement à cette cérémonie, en étant présent avec une forte délégation d'aumôniers : Meir Israël, Michael Dahan, Chalom Lellouche et Véronique Dubois.
La dimension œcuménique du souvenir partagé
Après les allocutions de Georges Mezrahi , président de la synagogue et de Maurice Nezri, Grand Rabbin du lieu, un des moments fort fut assurément l’allumage de six bougies à la mémoire des disparus. En effet, la participation de Blaise Rebotier, aumônier catholique de l’hôpital des Invalides et de Véronique Dubois, première femme aumônier israélite des armées plaça cet allumage dans la dimension œcuménique du souvenir partagé certes, mais surtout du vivre ensemble.
Rappelant les enseignements de l’histoire, Haïm Korsia évoqua la personnalité emblématique de Berek Joselewicz, colonel juif de l'armée polonaise qui organisa en 1794 un bataillon juif de cavalerie légère dénommé « bataillon des barbus ».
« La particularité de ce bataillon était de respecter les traditions juives, dont la cacherout, le port de la barbe et de ne pas livrer combat le chabbat » souligna-t-il. Et de discerner dans l’engagement de ce coreligionnaire l’incarnation du
« parfait symbole des valeurs républicaines, montrant qu'il était possible de concilier ses obligations militaires et ses convictions religieuses et qu'il n'y avait aucune contradiction entre le devoir civil et la foi religieuse ».
La prière pour la république, lue en français par David Messas, Grand Rabbin de Paris, conclut cette cérémonie, s’élevant comme le rappel de la fidélité ontologique des Juifs de France au pacte républicain.
Aumônier Véronique DUBOIS