Les récentes avancées de diagnostic prénatal, toujours plus précoce, par mesure des cellules circulant dans le sang de la mère, par exemple, comme la méthode Iset de l'Inserm ou d'autres, permettent d'avoir une anticipation plus précise sans entraîner les risques de l'amniocentèse. Enfin, plutôt qu'une intervention chirurgicale qui fait peser une forme de responsabilité sur le médecin, il vaut mieux utiliser un moyen non invasif, même si nous n'avons pas assez de recul sur ces méthodes et s'il faut être très prudent sur les effets secondaires, à court ou à long ter
me. Je pense en particulier au RU 486.
Dès que l'embryon devient un fœtus, il n'est plus possible d'intervenir, sauf pour sauver la mère. En effet, un texte célèbre du traité Ohalot affirme : « Si une femme risque sa vie au cours d'un a
ccouchement, on peut, s'il le faut, aller jusqu'à démembrer le fœtus dans son ventre et l'en sortir membre par membre, car la vie de la mère est prioritaire. Si la plus grande partie du bébé est sortie, on ne le touchera pas, car on ne privilégie pas une vie plutôt qu'une autre. » C'est l'exacte description, sans la mort du bébé, de l'histoire de l'enfant Foucault, remarquablement racontée et expliquée dans son livre éponyme par le professeur Claude Sureau, accoucheur de renom et membre du CCNE, pour lequel j'ai une grande et respectueuse affection. La réflexion du médecin de l'époque, dans l'urgence de l'action, fut la même que celle des sages du Talmud, même s'il sauva la mère et l'enfant au prix d'un handicap de ce dernier.
Nous avons donc vu que l'embryon peut être considéré comme « un homme dans l'homme », nous pourrions presque traduire, un homme en devenir dans un humain.
Extrait de « Bioéthique – L'homme démultiplié
"Une réflexion juive sur l'humanité à venir » p. 40-41, par le Grand Rabbin Haïm Korsia
