
Tout être humain est en droit d’exiger la justice, c’est-à-dire un traitement juste de la part de son prochain. Tsedaka, qui signifie amour d’autrui et charité, ne relève pas du droit légal, mais elle peut être sollicitée au nom de Dieu, puisque c’est Dieu qui nous enseigne cette vertu. Le concept juif diffère ainsi de la pratique où l’aumône est donnée avec hauteur, comme un geste de charité, au pauvre qui reçoit avec humilité. Mais Tsedaka est un devoir obligatoire dont le bénéfice revient aux pauvres, au nom de Dieu, et dont l’acceptation ne comporte aucune humiliation.
Le grand testament d’Abraham se résume en ces mots : gardez le chemin de D. pour pratiquer la charité et la justice. Le texte ne porte pas "et il feront", mais "pour pratiquer". C’est dire que ces impératifs ne peuvent être dissociés l’un de l’autre, mais se conditionnent entre eux. L’amour et la justice ne peuvent s’accomplir qu’en suivant « le chemin de Dieu ». Car Il est non seulement le maître de nos destinées, mais aussi la source exclusive de la connaissance du droit et de l’éthique. (S.R. Hirsch)
(Extrait de La voix de la Thora , Rabbin Elie MUNK, Ed. Fondation Samuel et Odette Levy, Paris, sur Gen. Ch18-19)