Le Juif peut remonter pendant des siècles, il trouvera toujours quelqu’un qui sait lire
Le Juif peut remonter de génération en génération et il peut remonter pendant des siècles : il trouvera toujours quelqu’un qui sait lire. Quand il remonterait à quelque marchand de bœufs des plaines de la Pulta ou à quelque marchand de chevaux des immensités du tchernosioum, quand il remonterait à quelque marchand d’allumettes du Bas-Empire ou d’Alexandrie ou de Byzance... trouve toujours quelqu’un qui sait lire. Et non seulement cela, mais lire pour eux ce n’est pas lire un livre. C’est lire le Livre. C’est lire le Livre et la Loi. Lire, c’est lire la parole de Dieu. Les inscriptions mêmes de Dieu sur les tables et dans le livre. Dans tout cet immense appareil sacré le plus antique de tous, lire est l’opération sacrée comme elle est l’opération antique. Tous les Juifs sont lecteurs, tous les Juifs sont liseurs, tous les Juifs sont récitants.
Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne, p 84, Charles PÉGUY(1873-1914) , en photo,
Paris, Nouvelle Revue Française, 1924
Le Juif peut remonter de génération en génération et il peut remonter pendant des siècles : il trouvera toujours quelqu’un qui sait lire. Quand il remonterait à quelque marchand de bœufs des plaines de la Pulta ou à quelque marchand de chevaux des immensités du tchernosioum, quand il remonterait à quelque marchand d’allumettes du Bas-Empire ou d’Alexandrie ou de Byzance... trouve toujours quelqu’un qui sait lire. Et non seulement cela, mais lire pour eux ce n’est pas lire un livre. C’est lire le Livre. C’est lire le Livre et la Loi. Lire, c’est lire la parole de Dieu. Les inscriptions mêmes de Dieu sur les tables et dans le livre. Dans tout cet immense appareil sacré le plus antique de tous, lire est l’opération sacrée comme elle est l’opération antique. Tous les Juifs sont lecteurs, tous les Juifs sont liseurs, tous les Juifs sont récitants.
Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne, p 84, Charles PÉGUY(1873-1914) , en photo,
Paris, Nouvelle Revue Française, 1924