23 mars 2009

Birkat Ha’hama, bénédiction du soleil


La prochaine Birkat Ha’hama aura lieu le mercredi 8 avril 2009. Ce jour coïncidera avec le 14 Nissan, veille de Pessa’h 5769.
La Birkath Ha‘hama est récitée tous les vingt-huit ans, durée du cycle solaire. Selon le Talmud (1), le soleil retrouve alors la position qu’il occupait lorsqu’il a été créé, et la tradition nous apprend qu’il a été créé au moment de l’équinoxe du printemps. Sa création a eu lieu le quatrième jour (2).

(...)
Les astres ont été créés le quatrième jour de la Création (Genèse I, 17), c’est-à-dire un mercredi, raison pour laquelle la birkath ha‘hama est toujours récitée le mercredi.
(...)
Cette bénédiction est récitée aussitôt que possible, dès le lever du Soleil. Les décisionnaires (10) limitent ce moment à 3 heures après le lever du Soleil, car au-delà, le Soleil a sensiblement quitté sa position initiale dans le ciel. Ces heures sont saisonnières. A Nancy, cela correspondra le 08 Avril à 9h30. La Birkat Ha’hama suivra l’office du matin qui aura lieu le 8 Avril 2009 à 7h00 et sera récitée après l’office du matin à 08h30 dans la cour de la Synagogue 19, boulevard Joffre en présence de tous. Cette mitswa exceptionnelle ne doit, eu égard à sa rareté, échapper à personne. C’est pourquoi vous êtes tous invités à participer à cette grande mitswa
Si le ciel est nuageux et que le soleil n’est pas visible on peut réciter cette bénédiction jusqu’à ‘hatsot hayom (milieu de la journée) (11) soit 13h35. Passé ce délai, on ne pourra plus réciter la bénédiction avec le Nom de D.ieu (béchem ou malkhout).

Grand Rabbin Daniel DAHAN
Vous trouverez les explications astronomiques dans l’excellent ouvrage de Roger STIOUI “Mesures juives du temps” paru aux Editions Colbo - Editions du Sceptre.

1 - Berakhoth 59b selon l’enseignement d’Abayé
2 - Genèse I, 14-19
10 - Maguen Abraham ibid ; § 5 ; Levouch ; ,ibid
11 - Suivant l’opinion de la majorité des décisionnaires ( Malbouché Yom Tov ; Noda Biyouda, ‘Hida ; Yaavetz…etc) rapportés par le Rav Tsvi COHEN dans son ouvrage « Birkat Ha’hama ; Halla’hot ouminhaguim hachalem » p 148-153. Telle est aussi l’opinion du Rav Y.M. TOUKHATCHINSKI dans son ouvrage “Sefer tekoufat Ha’Hama Oubirkhata” p 64-65

21 mars 2009

PESSAH



On peut affirmer sans risquer de se tromper que la fête de Pessah est bien la fête la plus importante du calendrier juif. Une preuve à cela nous est donnée en parcourant la Torah où nous remarquons qu'une très grande partie des commandements a un rapport direct avec la sortie d'Egypte, où nous voyons que le plus grand principe de la vie est défendu à chaque page, sur la base de la sortie d'Egypte.
Ce grand principe est bien sûr celui de la liberté.
Prenons le livre de Bérechit -la genèse- qui raconte la Création du Monde. Ce livre nous parle de l'Homme et de ses rapports avec la Nature. L’homme fait partie deVoici la nature qui l'entoure et qui souvent lui impose ses lois. Mais l'homme aussi sait se différencier d'avec la nature en se donnant ses propres règles de vie.
Le livre de Bérechit fait apparaître un certain équilibre existant entre l'homme et la nature avec au milieu le nécessaire présence de D.. . Après la désobéissance du Premier Homme, D... l'interroge et lui dit : "Ayekla -où est tu ? Ce qui signifie "Sais-tu où est ta place ? Sais-tu quel doit être ton rôle sur cette terre ? Sache que tu as été choisi parmi toutes les créatures pour réaliser le bien ici-bas. Certes je t'ai créé à partir de la poussière, mais c’est par mon esprit que j’ai fait l'homme. C'est cette apparente contradiction qui fait de l'homme un être libre.
L’homme bien que lié à la nature, doit savoir ne pas en devenir l'esclave. Bien qu'astreint aux exigences de la nature, il doit savoir maîtriser son essence, d’« ’homme ressemblant à son Créateur, » « n'oublie pas que je t'ai aussi créé à mon image ». Et c'est précisément cette volonté, d'aspirer vers le Bien Suprême en gravissant l'échelle, qui unit la terre au ciel.
Le second livre de la Torah, l'Exode, nous parle de l'homme et de ses rapports avec la société qui l'environne. Cependant il lui est beaucoup moins assujetti qu'il ne l'est envers la nature. Car la nature lui a assigné des lois physiques donc immuables, tandis que dans la société l'homme collabore avec son prochain à l'établissement de lois qui lui conviennent, qui contribuent non seulement à sa sécurité économique et politique, mais aussi à son épanouissement moral. Et c'est en forgeant sa propre personnalité que l'homme devient individu et se distingue de la société.
L’homme demande à la société la sauvegarde de ses intérêts matériels. La société lui accorde des libertés politiques, sociales et économiques. Mais peut-on dire pour autant que l'homme est libre ?
Car ce qui fait la personne humaine ce n'est pas seulement le biologique, le politique, le social ou l'économique, c'est aussi et surtout ce quelque chose d'indéfinissable qui va trouver sa source dans l'Absolu, dans l'idée de D... La vraie liberté est celle qui puise sa force en D.... en ce D... qui est au-dessus des lois qui régissent la nature et qui régissent les hommes.
L’homme pal lui-même, la société par elle- même, ne sont pas capables de garantir la liberté. L’homme est toujours en quête de liberté mais il ne peut la découvrir qu'en la souveraineté de D... Lorsqu'il se reconnaît serviteur de D.... ne risque pas d'être serviteur de la société, serviteur d'autrui.
C'est seulement en se mettant au service de D.... qu'il se rend libre.
Ceci rejoint parfaitement le Midrach qui explique que les versets de la Tora parlant des 10 commandements étaient « harout-gravés- » sur les tables de la Loi. Ce Midrach explique qu’il ne faut pas lire « harout-gravés- , mais" ‘hérout" qui signifie « liberté ». Ce n'est qu'en accomplissant la Torah que l'homme devient libre, qu'il se libère de ses contingences naturelles et de ses réflexes conditionnés. Ce n'est qu'en obéissant à D.... qu'il échappe à sa condition humaine sur le plan individuel comme sur le plan social.
A présent nous comprenons mieux que le 1er des 10 commandements se réfère à la sortie d'Egypte.
« Je suis l'Eternel ton D... qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte »
Nous devons à travers Pessah nous souvenir de la sortie d'Egypte, c'est- à dire nous souvenir de l'Existence de D.... si nous voulons sauvegarder notre liberté.
Nous comprenons mieux ainsi la signification du 2eme commandement qu'on peut rattacher au 1er commandement de la manière suivante.
Pourquoi est-il indiqué dans le 1er commandement que D... nous a fait sortir d'Egypte pour que nous n'ayons pas d'autres divinités, il ne s'agit pas là seulement de divinités de bois ou de pierre mais de ces divinités que chacun de nous a, soit à l'intérieur de lui-même en se soumettant à ses penchants naturels, soit dans la société en se soumettant aux lois des autres.
Obtenir notre liberté intérieure et extérieure, telle est la réflexion que doit provoquer en nous la fête de Pessah, fête de la liberté.

Aumônier Claude Zafran (voir aussi http://www.aumonerie-israelite-des-armees.fr )

9 mars 2009

Colloque médical à Lyon




L'Aumônerie israélite des armées a organisé le 24 février 2009 un colloque sur "les effets de la guerre sur le soldat" à l'hôpital Desgenettes de Lyon. Les participants ont été accueillis par le médecin général Escarment. L'aumônier général, le grand rabbin Haïm Korsia a introduit la journée en traitant du thème du retour du soldat du front et a souligné la nécessité pour cet homme d'évacuer la tension et le stress accumulés au moment du combat avant de retourner dans son cadre de vie habituel.
Les intervenants qui se sont succédés : l'infirmier de classe normale Chometon, l'infirmier de classe normale Sampeur et le colonel Saltel, psychiatre, ont chacun apporté un éclairage sur les effets de la guerre qui a été source d'intérêt et a suscité de nombreuses questions.

On a pu entendre entre autres idées que le premier ennemi que doit vaincre le combattant est son propre stress. Ainsi, avant toute confrontation le soldat doit se préparer à le vaincre. Les méthodes utilisées dans le civil pour vaincre le stress sont nombreuses. Hommes de spectacle, politiciens, conférenciers, chirurgiens, astronautes sont tous amenés à adapter ces méthodes à leur métier et à leur propre personnalité. L'Armée Française a développé un savoir-faire spécifique et forme désormais ses unités combattantes à la gestion du stress. Certaines situations sont plus marquantes que d'autres, il arrive même parfois que le vécu d'une scène particulière soit à l'origine d'un traumatisme, c'est le cas notamment lorsqu'un individu a une rencontre réelle avec la mort, dans certaines circonstances cette rencontre peut occasionner un trauma. Les armées sont particulièrement vigilantes à prendre en compte ces états psychologiques pour les traiter au mieux et au plus vite. Le Service de Santé des Armées compte ainsi plusieurs psychiatres et psychologues qui interviennent en tous temps et en tous lieux. Cette nouvelle prise en charge montre à quel point la France tient à se doter d'une armée efficace, humaine et moderne.

Parmi les participants on a pu remarquer la présence du grand rabbin de la région Rhône Alpes, Richard Wertenschlag, aumônier de l'hôpital Desgenettes.
Bravo au rabbin Laurent Berros coordinateur des hôpitaux militaires et à Judah Berdugo, aumônier régional de la zone de défense Sud-Est qui ont assuré un accueil et une logistique sans faille.

Rabbin Alain Sénior